Assurer la continuité d’activité des organisations pour une meilleure résilience des territoires.

Un PCA inondation : pour quoi faire ?

D’après le ministère en charge de l’Environnement, le risque inondation concerne 13 300 communes en France, dont 300 grandes agglomérations. Environ 15% des entreprises sur le territoire métropolitain sont ainsi exposées à un risque d’inondation (source : ONRN).

L’inondation est une submersion temporaire, par l’eau, de terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Cette notion couvre donc des phénomènes de caractéristiques différentes. Par exemple, on distingue les mécanismes d’inondation liés au débordement d’un cours d’eau, de ceux liés à une submersion marine ou encore à une remontée de nappes.

Les conséquences de ces phénomènes peuvent être très importantes : par exemple, les inondations et les orages qui ont touché la France entre le 25 mai et le 14 juin 2018 ont provoqué 214 000 sinistres représentant un coût de quatre cent trente millions d’euros (source : fédération française de l’assurance).

A l’échelle d’une collectivité territoriale ou d’une entreprise, une inondation peut venir mettre en danger la sécurité des personnes et endommager les biens. La suspension de certaines activités peut s’avérer extrêmement préjudiciable, avec des impacts économiques, sanitaires et sociaux élevés.

La mise en place d’un plan de continuité d’activité permet de mieux faire face aux situations d’inondation, en anticipant les besoins et les actions afin d’assurer la continuité des activités des collectivités et entreprises.

Comment construire un PCA inondation ?

Le PCA est un outil décisionnel et opérationnel pour assurer la continuité des activités. C’est un plan qui implique une préparation, et pour être un outil efficace, il doit répondre à un ensemble de questions :

  • Quelles sont les activités/processus/produits critiques pour l’organisation ?
  • Quel est l’impact dans le temps de l’indisponibilité de ces activités critiques (BIA) ?
  • Quels sont les enjeux (financier, réputation, sécurité, règlementaire) en cas d’événement(s) les impactant ?
  • Quels sont les besoins (qualitatifs, quantitatifs) pour assurer leur continuité et minimiser les impacts ?

Dans le cas du PCA inondation, il convient également d’identifier et de définir le risque inondation. Une inondation se caractérise par différents critères, notamment :

  • Sa cause (pluviométrie, etc) ;
  • Sa cinétique (crue lente ou rapide) ;
  • Sa période de retour (décennale, centennale, millénale) ;
  • Son extension spatiale ;
  • La hauteur d’eau (Plus Hautes Eaux Connues – PHEC) ;
  • La durée de submersion ;
  • La vitesse d’écoulement.

La période de retour, l’extension spatiale et la hauteur d’eau sont les deux critères le plus souvent retenus pour la création de cartes des zones inondables.

Pour connaître la mesure du risque inondation sur son organisation, il faut préalablement superposer la carte des enjeux (où sont représentées les atteintes potentielles aux personnes, aux biens et à l’environnement) sur la carte des aléas (où est souvent représentée la montée des eaux selon les plus hautes eaux connues – PHEC). On obtient ainsi une carte des vulnérabilités.

A l’échelle d’un site, un diagnostic de vulnérabilités peut être réalisé. Il faut d’abord vérifier si les différents flux nécessaires (électricité, eau, gaz, …) au bon fonctionnement du site sont mobilisables selon chaque scénario d’inondation. Pour cela, une communication avec les opérateurs de réseaux peut être nécessaire afin de connaître ces aspects. Une inondation peut perturber les réseaux bien au-delà de la zone inondable.

Un état des lieux sécuritaire, logistique et technique des bâtiments est également recommandé. Il permettra de connaître les dispositions en termes d’électricité, d’eau et de chauffage, et de recenser les équipements techniques et sensibles. Ces éléments, croisés avec les cartes d’aléas, permettent d’évaluer la vulnérabilité des lieux de travails ainsi que de certains outils de travail.

Enfin, une analyse peut également se concentrer sur la vulnérabilité du personnel. Par exemple, l’utilisation d’un Système d’Information Géographique peut permettre de déterminer si les employés ou collaborateurs vivent dans des zones inondables. En plus de permettre de connaître le personnel ou les collaborateurs vivants en zones inondables et donc susceptibles de ne pas pouvoir être disponibles en cas d’inondation, l’analyse spatiale peut également permettre d’analyser la faisabilité des trajets domicile-travail pour ces mêmes personnes.